Criolo, un brésilien
J'ai souvent entendu des
commentaires assez flatteurs concernant la musique et le swing
brésilien.
Je
n'avais pas alors totalement conscience de l'intérêt porté
aux rythmes si variés et parfois méconnus du public brésilien.
Plus d'une fois, des amis français m'ont fait découvrir des
musiciens brésiliens dont j’ignorais
complètement l'existence.
Comme il s'agit d'un vaste
pays, on remarquera que chaque région porte sa propre musicalité.
La créativité musicale du nord n'a rien à voir avec celle du sud
et ainsi de suite. Il y a bien sûr les rythmes qui par leur richesse
font presque l'unanimité. Je pense à la Samba,
au Forró, à la Bossa-nova.
Une endroit comme São
Paulo, avec ses 12 millions d'habitants, finit par
rassembler toutes les influences et styles qu'on peut trouver du
Caburaí au Chuí (les extrémités du Brésil). Cette ville
tentaculaire qui a vu défiler tant d'artistes venant de tous les
horizons est à nouveau fière d'avoir engendré un poète touché,
enfin, par la grâce.
Criolo, qui veut dire
« métisse », est rappeur depuis 20 ans et a été
éducateur pendant 12. Il a grandi dans un quartier pauvre du sud de
SP, le Grajau. Exception à la règle, il fut élevé par une mère
autodidacte, écrivain, philosophe, animée par l'amour de la
connaissance.
Vivant et travaillant
toujours là bas, le musicien est devenu une sorte de témoin du
microcosme où il évolue. Le décalage existant entre son entourage
bienveillant et la dureté du dehors est palpable et c'est peut être
l'un des éléments qui rend son travail si important. Comme une
thèse urbaine et musicale sur les inégalités de son monde (de
notre monde).
Sa musique est à son image.
Élégante, métisse, chargée d'une verve sur ce paysage si complexe
et déterministe.
Je vous laisse juger par
vous mêmes.
http://www.criolo.net/
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