Lundi j'ai fêté
mon anniversaire. Date à laquelle j'accorde - ça a toujours été
le cas - beaucoup d'importance. J'avoue que pendant ces 36 ans j'ai
eu beaucoup de mal à comprendre ceux qui stoïquement ignorent où
refoulent une journée pareille. Cela pourrait être d'ordre culturel
(ça m'arrangerait) car il est vrai qu'au Brésil les gens ont un
penchant pour la fête. L'anniversaire reste donc une occasion de
plus pour le faire convenablement.
J'ai quelques
souvenirs bien précis, dont le plus mémorable est celui de mes 11
ans. Mes parents avaient eu la gentillesse de louer une salle assez
coquette et comme je suis née le 31 octobre, on considérait que
c'était logique que la fête soit thématique, du type Halloween
Party.
À l'époque j'étais
très amoureuse d'un petit gars qui s'appelait Manoel, qui de son
côté était dingue d'une camarade nommée Michelle, qui pour sa
part avait un cousin qui m'adorait. Bref, déjà l'amour était
compliqué.
Alors il s'est
produit quelque chose dont les raisons m’échappent (élan
suicidaire, désir inconscient de se l'auto boycotter, amour du
risque...). J'ai décidé, quelques heures avant ladite soirée de me
faire une nouvelle coupe de cheveux. Le résultat était... comment
dirais-je? Étonnant. Il m'a fallu beaucoup de courage pour affronter
mes invités et surtout être la seule déguisée. Il m'a été
également difficile de danser avec le cousin de Michelle, qui était
tellement ému qu'il en bavait (littéralement) sur mon épaule. Si,
si.
Allez savoir
pourquoi, malgré tous ces petits inconvénients, quand j'y pense, je
ressens beaucoup de tendresse envers cette enfant là. J'ai bien
l'impression que nous étions encore innocents et convaincus de vivre
dans un film, genre The Goonies.
Depuis, évidemment,
beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Et en pensant à cette
trajectoire de l'eau j'ai eu un petit pincement au coeur pour la
gosse que j'étais. Car depuis je n'ai pas cessé de la faire taire.
Et bizarrement, 25 ans après, je lui fais de la place. Just like
that. Sans grandes explications. Sans aucun pathos. Peut être un
cadeau que je me suis faite à moi même. Ou simplement une envie,
tardive, d'accomplir les rêves qui on été les siens.
Décidément,
j'adore les anniversaires !
Prendre soin de l'enfant qui est en nous. Quoi de plus évident, mais quoi de plus difficile. Dans un monde de compétition où l'arriviste est favoris, dans un monde où épanouissement est synonyme de réussite sociale, dans un monde où le bonheur de l'autre est suspect, quelle place laissons nous à cet enfant, à l'enfantin? Aucune. On nous inculque dès le plus jeune âge à bailloner cette part de nous, pourtant fondatrice et essentielle à l'épanouissement personnel. Que faire? (...) Simplement donner une tribune à ce qui nous constitue, à TOUT ce qui nous constitue, arrêter de s'interdire, de se censurer, just like that! Merci Dani, Joyeux Anniversaire. :)
RépondreSupprimer